Engueulade, vie de famille .. et apps

Grosse engueulade avec mon homme ce matin... Petit visage anxieux de mon aine, claquement de porte, cris, et bang, je suis partie (au boulot, pas pour toujours ;-) )...

Et je me sens mal (le fait que je sois reveillee depuis 4 heures 30 ce matin n'arrange rien on me dira...). J'ai envie qu'on soit ce soir pour que je puisse retrouver mes gamins les serer dans mes bras et les rassurer. Tout va bien, tout va bien aller, ce n'est pas grave, ca va passer...

"Vous allez vous separer?"
"Non, on ne va pas se separer.. et meme si on se separait, ce n'est pas la fin du monde tu sais, beaucoup le font et vivent tres bien; tu verrais maman et papa pareil, sauf que ce serait ou dans la maison de papa, ou dans celle de maman... Des fois c'est mieux que les papas et les mamans ne vivent pas ensemble plutot qu'ils passent leur temps a s'engueuler, pardon, se disputer, tout le temps non?..."
Voila, j'ai tout prevu...  le discours est pret...

Culpabilite.. Je me sens coupable. I feel guilty..

Pas la premiere fois, pas la derniere. En fait je trouve qu'il y a beaucoup de culpabilite dans le role de parents. Dans le role de parents 'femme'? Mais je m'avance peut-etre la.
Beaucoup d'emotions contradictoires.. Faudrait prevenir les nouveaux parents. Attention la vie ne va pas etre facile! Faut pas croire les pubs de cereales ou de mixa bebe a la tele!
Et ca ne va pas s'arranger au fur et a mesure que les momes grandissent.
Ils ont un proverbe ici: "Small children, small problems"

Emotions contradictoires quand on est parent donc. Ou peut-etre c'est seulement moi?
Soulagement d'avoir trouve un centre aere correct pour prendre mes momes en charge pendant les vacances, et angoisse a me demander si ils y sont bien; desir de temps libre, et culpabilite quand je passe l'apres-midi avec une copine; super contente de me retrouver un weekend a paris seule chez des copains mais mes momes me manquent et je voudrais les avoir avec moi pour qu'on partage tout un tas de trucs; joie de passer une apres-midi avec mes gosses, et agacement devant leurs chamalleries incessantes; frustrations de devoir gerer tout le quotidien, but difficulty to let go...

Je me sens un peu single mother en ce moment... Et faut dire, le moral est un peu bas.

Inconvenient de la vie moderne, amplifie par l'expatriation, pas de grands-parents, oncles et tantes autour pour aider a gerer apres-midi sans classes, maladies, weekends et vacances.

Et on peine des fois. Souvent, d'ailleurs.

Truc qui n'a rien a voir, ou un peu, mais pas beaucoup, interessant blog avec interviews de participants varies de la vie publique chez Maman travaille sur les femmes en politique. Eh bien il n'y en a pas beaucoup en fait. Elles ont mieux a faire parait-il. Enfin, c'est une des raisons. Qui en dit long sur l'utilite des politiciens?

Autre truc qui n'a rien a voir avec ce post, mais plutot avec un autre ecrit le mois dernier: article lu hier sur The Conversation: The app trap: how children spend thousands online 

"the Microsoft survey revealed, 77% of parents stated they know only as much – or less – about technology than their children do" .. Ah ha... excellent... et ils leur achetent des tablettes a leur gamins... On n'arrete pas le progres hein!

 

 Je suis trop contente de ne pas avoir achete de tablette aux miens moi. Un probleme de moins a gerer.

( The Conversation, by the way, "Academic rigour, journalistic flair" - "A new journalism project featuring content from the sharpest academic minds." ou autrement dit un site de realisme au milieu des tonnes de con....ries que les journalistes de tout bord peuvent nous balancer! A suivre. Assidument.)

Peer pressure, toujours

'I want long hair, so I can be more beautiful', says my five years old.

Ma poulette a toujours eu les cheveux courts jusqu'a present. 
1. parce que c'etait pratique et nous evitait tout le bazar du coiffage, barrettes etc; 
2. parce que pendant longtemps ca a ete la croix et la baniere de lui laver les cheveux, vu que la miss ne tolerait aucun goutte de savon, voire d'eau dans les yeux, sous peine de hurlements a n'en plus finir;
3. parce que les cheveux courts lui vont vraiment bien, elle a le visage pour.

Seulement voila, les barbies, les princesses, le marketing, et la pression des pairs nous rattrappent. Et les cliches. Et les petites boites ou on nous enferme.

C'est dur je trouve d'elever un enfant, selon ses propres convictions, sans se faire broyer par la machine fric, politico-correcte... A moins de vivre sur une ile? Sans tele, medias, bouquins?... Un peu triste quand meme.

Et c'est dur de resister a l'influence des pairs, du genre seul contre tous.

Tous les gamins de la classe de offspring 1 sont dans 'skylanders' alors mon mome veut faire partie de ce monde la aussi. Essayer de lui expliquer que ce ne sont que des bouts de plastiques fabriques pour 3 fois rien en Chine et vendus a des prix exhorbitants pour enrichir encore plus les CEOs et shareholders de telle et telle corporation, ne sert a rien. Ses copains en ont, alors il lui en faut aussi.
Ses copains sont sur Club Penguin, alors il veut y etre aussi. Son cousin joue a Minecraft, alors il veut y jouer aussi....

Et se battre contre ses momes, ca use. Dire non tout le temps, ca fatigue.

Alors on apprend a negocier.

Comme quand on va passer la journee avec une copine qui bourre ses gamins de snacks plusieurs fois par jour, par exemple.
Je n'ai rien contre le principe du snack: les enfants se depensent beaucoup, usent enormement d'energie, et manger un truc de temps en temps ca ravigore (sans compter qu'un gamin qui a faim peut etre d'une humeur massacrante...).
Par contre je suis contre les snacks petris de sucre et de graisse (chips, bonbons, gateaux, barres chocolatees, voire doughnuts...) et les snacks qui sont tellement enormes qu'ils bourrent le gamin et l'empeche de manger le repas suivant aux qualites nutritives que le snack lui n'avait probablement pas.

Alors on developpe des strategies, comme de faire gouter le gamin avant de sortir; et puis on se fait une raison. Ses gamins mangeront plein de cochonneries pendant la journee? Bon, eh bien tant pis. Ils mangeront mieux demain...

Ca ne doit pas etre facile a vivre quand on emigre dans un pays ou la culture, les facons de vivre sont a mille lieux des notres. Dur pour les gamins aussi, qui vivent tirailles entre 2 histoires.

Papas et poussettes

Transport, from Croquis du Soir

Papas en costard, papa cool genre etudiants, papas voire grand-peres; papas gothics; papas chauves aux bras tatoues. Tous derriere une poussette.
Interessant en soi, parce qu'en GB la culture me semble plus machiste, paradoxicalement, qu'en France ou dans les pays d'Europe de l'ouest. Les gens, les hommes en particulier, ne se touchent pas, ne s'embrassent pas, ne se font pas d'accolade. A moins de se retrouver au pub (ou devant la tele). Devant un match de foot (ou de rugby). Et d'etre assez emeche (condition sine qua none).

 (papa chercheur de poussette sur bebeours.com)

Donc. Je ne sais pas, peut-etre que j'y fais plus attention depuis que j'ai des enfants, mais je trouve qu'il y a beaucoup de papas seuls qui baladent leur mome en poussette. Plus qu'avant.
Ok, les couples se separent plus frequemment, et les peres se retrouvent seuls a s'occuper de leur mome. Peut-etre aussi qu'avec la crise actuelle on prend un boulot quand on le trouve, et les meres sont au travail pour faire bouillir la marmite.

Mais peut-etre aussi que c'est une tendance qui evolue. Les hommes ne se sentent pas heurtes dans leur virilite parce qu'ils font un truc percu comme traditionnellement feminin.

Et moi je trouve ca attendrissant. Mon pere etait au travail de 8h a 18h le soir, et le weekend il bricolait dans la maison. Je peux garantir que mon pere a moi ne m'a jamais baladee en poussette.

C'est un petit geste, mais ca veut dire beaucoup (comme dirait France Galle... 'Ca veut dire qu'il etait libre...' ;-) ) Je me demande que impact ca aura sur les generations futures.

Parents pas si eternels

Nos parents sont eternels. C'est ce qu'on a un peu tous dans la tete. Pas rationnellement bien sur, mais emotionnellement. On a du mal a visualiser le jour ou ils ne seront plus la. Ca a l'air tres loin tout ca.
Et puis un jour, AVC ou pire, l'un est a l'hopital pour un temps. Avec un peu de pot, il s'en sort plus ou mois integre apres quelques temps.

Emotionnellement c'est le choc. Le choc de se dire que ces etres qu'on connait depuis toujours, qui sont dans notre vie depuis que l'on existe, qui sont en nous, avec nous, tous les jours, meme si on ne leur parle pas si souvent, ne seront plus, un jour. Trou , gouffre emotionnel. Un acquis qui n'en est pas un.
Ca nous rapproche de notre propre mort aussi. Parce qu'on devient l'ancien de la ligne, le prochain sur la liste.

And this gets us thinking. What if?...

Pratiquement, c'est l'angoisse quand on vit loin, a l'etranger. Que faire si l'un est handicape, trop malade pour que l'autre puisse sans occuper? Que faire si il n'y a plus qu'un parent seul, malade ou pas?

C'est deja dur quand on habite dans le coin, mais ca a l'air insurmontable quand on est loin. Pas possible de faire des visites ponctuelles pendant la semaine. Pas question d'un coup de train ou de voiture pour venir passer vacances et weekends. Question d'argent, et temps aussi, avec tous ces milliers de kms qui nous separent...
Pas question non plus de les prendre chez soi, encore le voudraient-ils, dans ce pays ou tout leur est etranger...

Alors que faire... Je ne sais pas. Je n'ai pas la solution. Pas encore.